Travail en équipe

J'ai eu la chance d'expérimenter pendant toute la durée d'un stage la définition même du travail en équipe: le coenseignement. Pendant l'entièreté de mon stage d'intégration en école (4 semaines) j'étais en coenseignement avec Charlotte Bakalarz et cela fut une expérience très agréable et très enrichissante. De plus, je sais que nous n'étions que six étudiants sur une classe de vingt-cinq à effectuer ce stage en étant totalement en coenseignement et je pense donc que c'est un devoir, pour nous qui avons reçu cette opportunité, d'en parler. L'article principal de cette rubrique sera donc consacré au coenseignement.

Bien sûr, le travail en équipe ne se limite pas à cela. Dans notre carrière, nous serons souvent amenés à préparer des activités et des projets en collaboration avec les autres (instituteurs, la direction, des intervenants extérieurs...) et il est important que ces partenariats soient efficaces dans l'intérêt des élèves. A cet effet et pour des raisons que j'explique dans l'article concerné, je place une fiche pratique permettant de se répartir les différents rôles d'un travail de groupe, que ce soit en tant qu'étudiant ou en tant qu'instituteur.



Le coenseignement

J'ai eu la chance d'être un des étudiants choisi pour tester le stage d'intégration en école 100% en coenseignement, c'est à dire 4 semaines pendant lesquelles nous menions toutes nos activités ensemble, à deux dans la même classe. Ce fut pour moi une nouvelle  expérience très enrichissante et à laquelle j'ai pris du plaisir de bout en bout.

Après l'avoir testé, je peux dire que le coenseignement est selon moi la définition même voire la quintessence du travail en équipe car chaque étape est réalisée ensemble : avant (préparation de l'activité), pendant (mener l'activité) et après (réflexivité, améliorations éventuelles).

Lors de chacune de ces étapes, le coenseignement présente de multiples facettes et tout autant d'avantages qui nous ont été présentés par Philippe Tremblay (auteur du livre Coenseignement) et que nous avons expérimentés avec Charlotte lors du stage.


Premièrement lors de la préparation, Charlotte et moi avons pu nous répartir les activités à préparer en deux catégories principales: il y avait bien sûr les activités que nous préparions ensemble mais aussi des activités que l'un de nous deux préparait puis présentait à l'autre pour l'améliorer, effectuer des ajustements... Cela nous permettait de proposer constamment des activités qui nous convenaient à tous deux tout en avançant chacun à notre rythme, en fonction de nos activités annexes. Je pense que si nous n'avions pas réparti le travail de cette manière et que nous avions tout préparé ensemble du début à la fin, cela aurait entraîné plusieurs risques/inconvénients dont le fait de ne plus ressentir d'autonomie dans son travail et d'être forcé de parler tous les jours à son coenseignant, même le week-end. 

Avec Charlotte, la préparation de chaque activité s'est bien déroulée, notamment car nous avions l'habitude de travailler ensemble. Lors de tous nos stages de BAC2 et BAC3, nous avons chaque fois effectué des préparations communes, soit préparées ensemble soit préparées par l'un et présenté à l'autre. Par exemple, une activité qui lie les 2 types de préparations est celle sur la métacognition : j'ai inventé l'histoire de Winnie l'Ourson (rubrique "Pensée innovante") pendant qu'elle réalisait l'analyse-matière (sur l'intérêt de la métacognition) de l'activité. Ensuite, nous avons préparé ensemble le déroulement méthodologique. Au niveau de la charge de travail lors des préparations des activités, le coenseignement présente donc un double avantage: il diminue le temps de préparation de l'activité principale presque par 2 et nous libère alors bien plus de temps à consacrer à la  différenciation liée à chaque activité et au niveau de chaque élève (ateliers autonomes, exercices à plusieurs niveaux, ...).


Ensuite, au niveau du coeur du coenseignement, c'est à dire le fait de mener nos activités à 2 dans une classe, c'est encore plus varié et riche. Il existe une multitude de manières de mener une activité en coenseignement (qui nécessite chaque fois d'être réfléchi lors de la conception) que nous avons expérimentées avec Charlotte. 

Il y a d'une part tous les types de coenseignements dans lesquels un enseignant mène. L'autre enseignant peut alors effectuer une grande variété de tâches, correspondant chaque fois à un type d'enseignement. Il peut aider les élèves, s'occuper de la gestion du tableau et du matériel, prendre un élève ou une partie de la classe à part pour retravailler les bases si besoin (= différenciation), préparer la leçon suivante (matériel, organisation spatiale, photocopies...)... Sans le coenseignement, la gestion de toutes ces petites tâches essentielles est bien plus ardue: il est difficile de garder un oeil sur le groupe entier alors que nous devons aller chercher du matériel, écrire au tableau, aider un élève... Le coenseignement facilite donc grandement la gestion de classe mais aussi la différenciation, avec parfois un accompagnement individuel lorsqu'un élève a une forte difficulté: un enseignant peut rester à côté de lui (ou à côté d'un groupe) pendant que l'autre enseignant fait une mise en commun. Cela permet de ne pas devoir réexpliquer par la suite ou s'arrêter pour un élève.

D'autre part, il y a tous les types de coenseignement dans lesquels les deux enseignants ont le même rôle en même temps: l'enseignement parallèle (en demi-classe, 2 leçons différentes en même temps), l'enseignement par ateliers (chaque enseignant explique/s'occupe d'une partie des ateliers), l'aide lors des périodes en autonomie...Avec Charlotte, nous avons une autre manière de coenseigner qui est de séparer la classe en 2  mais pas pour toute une activité (je donne un exemple pour notre activité sur la division). On démarre l'activité ensemble ("Représentez le calcul 27 : 3 = 9") et on voit quelle technique les élèves utilisent (partage ou contenance). On sépare la classe en 2 selon la technique utilisée et chaque instituteur analyse la technique avec son groupe et le groupe la représente sur une affiche. On retourne ensuite ensemble pour la fin de l'activité, chaque demi-classe présentant sa technique à l'autre. Pour toutes les activités ou 2 techniques sont possibles, cela n'oblige pas les élèves à tous adopter la même technique (ou à utiliser la technique qui ne leur convient pas) tout en découvrant l'autre grâce aux explications des autres élèves.


Enfin, au niveau de la réflexivité, le coenseignement permet une meilleure remise en question : la vision de son coenseignant qui a participé à l'activité aide à se remettre en question plus facilement, à voir ensemble les aspects négatifs et positifs de sa leçon et de sa manière de faire en général. Grâce à cela, on progresse beaucoup plus vite dans sa manière d'enseigner.

En bref, le coenseignement est vraiment un atout, tant pour les élèves que pour nous. En lien avec tous les éléments déjà cités, la santé mentale des instituteurs est vraiment améliorée. On se sent moins seul, on a moins l'impression d'être surchargé et de courir partout, de devoir gérer trop de choses à la fois... Philippe Tremblay nous a informé que le taux de burn-out des enseignants qui fonctionnent en coenseignement est beaucoup plus faible et je comprends facilement pourquoi désormais.

Néanmoins, je tiens à apporter une nuance importante qui est liée au profil du binôme. Si j'ai personnellement eu la chance de travailler avec Charlotte (qui fut un binôme travailleur, investi, curieux, bienveillant... et qui a donc augmenté ma confiance en moi, ma motivation, la qualité de nos leçons, préparations et de notre réflexivité...) ce ne sera sans doute pas le cas à chaque fois. En fonction du binôme, il faudra parfois travailler plus, adapter plus ou moins son fonctionnement et ses activités, passer plus ou moins de temps à s'entretenir avant et après les leçons… On peut avoir parfois l'impression de faire trop ou pas assez, d'être victime d'une injustice dans son binôme… 

En coenseignement, on voit autant son binôme que sa propre famille, et l'entente avec celui-ci est donc tout aussi importante. Et comme le disait Philippe Tremblay lors de sa conférence, je souhaite à chacun de trouver le "couple" qui lui convient.

Fiche pratique

En tant que futurs instituteurs, nous devrons souvent travailler en équipe. Dans cette optique, je trouve que Champion nous a très bien préparés grâce aux différents travaux de groupe que nous avons pu et dû concevoir et présenter ensemble. Personnellement j'ai eu la chance de toujours faire partie de bons groupes mais je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Moi-même, pendant mon année de comptabilité avant mes études d'instituteur, j'ai été placé dans un groupe dans lequel les rôles étaient mal répartis et aucun de mes collaborateurs ne voulait s'occuper d'autre chose que "rédiger sa partie du travail écrit et du PowerPoint". Voici pourquoi je place dans cette rubrique une fiche pratique qui permet de répartir entre les membres du groupe les rôles annexes à la rédaction du travail (rédaction de l'introduction et de la conclusion, mise en page du travail, envoi, impression...). Je pense qu'une telle fiche permet de définir au préalable le rôle de chacun dans un travail en équipe, que ce soit en tant qu'étudiants ou en tant qu'instituteurs devant collaborer.

© 2025 Crêvecoeur Guillaume, BAC 3 Normale primaire Hénallux Champion
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