Je parle pour cela du feedback positif que je mets en place constamment (à l'oral) mais aussi à l'écrit via un dispositif "Forces et prochaines étapes" que j'utilise. 

Je parle aussi du dispositif FETE qui permet de régler les conflits en contrôlant et en exprimant ses émotions.

Enfin, j'évoque 2 rituels (un chez les petits et un chez les grands) que je souhaite réutiliser dans ma carrière afin de permettre aux enfants de partager leurs émotions.

Le feed-back positif 

Je commence par ce point qui peut paraître assez banal mais qui est selon moi le plus important afin de ne pas réduire à néant la confiance en soi de l'élève.

Chaque acte d'un élève, chaque comportement, chaque production peut être suivie par un feed-back du professeur, parfois banal "Très bien, continue ! " ou parfois assez détaillé et descriptif, pour le feed-back d'un travail par exemple.

Pour le premier cas (les remarques quotidiennes), je fais attention à constamment veiller à être positif, constructif. J'essaye pour cela de féliciter chaque jour mes élèves pour leurs accomplissements, progrès, comportements... De plus, à la fin de chaque journée, pendant que les élèves rangent leurs affaires, je pose mon regard sur chaque élève en me demandant si je l'ai félicité pour quelque chose et/ou si je pourrais encore rajouter un petit feed-back positif.

Pour le second cas, j'essaye de donner un feed-back qui sera au maximum constructif et qui donnera à l'enfant les clés (aspect cognitif du feed-back) et l'envie (aspect émotionnel du feed-back) de progresser. Le feed-back doit  « confirmer l'individu dans son image de soi », c'est-à-dire fournir une satisfaction qui va réduire son inquiétude. Je veille donc à ce que mon feed-back ne « détruise » pas l'élève malgré ses erreurs. Car comme le dit le pédagogue Philippe Meirieu, l'erreur doit avoir un rôle formateur dans l'apprentissage, pas l'inverse.

Quand je donne un feed-back écrit pour un travail, j'essaye, dans ce sens, de respecter 2 principes fondamentaux :

Les feed-backs sont positifs, bienveillants et j'essaye toujours de féliciter l'élève sur ce qui a été bien fait.

• Ce renforcement positif par rapport aux compétences et aux progrès de l'élève permet à l'élève de garder confiance en lui tout en ayant envie de progresser pour être félicité de ses progrès.

Je m'adresse à l'élève en utilisant tu/toi.

• Cela renforce l'élève dans son image de lui. Le but est que la personne comprenne la règle en appliquant les conseils qui lui sont proposés. Ce n'est pas un robot qui avale de la matière et à qui on dit « cela est mal fait car… » « cela est acquis car… ». L'intention est ici de montrer à l'élève que c'est lui le centre de l'attention et pas la matière. « Bravo, tu as bien compris… », « tente de… ».

Voici un dispositif "Forces et prochaines étapes" (accompagné d'un exemple complété) que j'utilise pour les feedbacks et que je compte utiliser lors de ma carrière. C'est un dispositif simple en 2 colonnes (forces / prochaines étapes) qui permet facilement à l'élève de voir où progresser et qui s'adapte à tout type de production. L'idéal est de l'accompagner d'une grille critériée pour plus de précision mais je trouve que ceci en est un bon complément et même un essentiel pour toute production (lorsqu'aucune grille n'a été créée par exemple) afin que l'élève reçoive un premier retour sur ce qu'il a fait sans avoir à lire une grille complexe (parfois rebutante).

Dispositif FETE : régler les conflits

Le dispositif FETE se traduit par "Faits, Emotions,Terrain d'Entente. Je l'ai découvert via un de mes maîtres de stage. Celui-ci permet de régler les conflits sans se laisser submerger par ses émotions. J'ai trouvé le concept très intéressant et les enfants y adhéraient beaucoup. Le mot "fête" est facile à retenir et les enfants retiennent vite de quoi il s'agit. Pour preuve, je l'ai utilisé en stage lors de mes conseils de classe (dont je parle dans la rubrique "communication"et je n'ai même pas eu besoin de créer une affiche; après un seul conseil de classe, les enfants avaient tous le mot (et sa signification en tête). Celui-ci se base sur la communication non-violente et le bonhomme OSBD qui traduit les 4 étapes pour régler un conflit en utilisant la communication non-violente.

Le dispositif FETE simplifie cette démarche en ne gardant que 3 étapes, mais avec toujours le même principe, comme montré par chaque lettre :

- F pour "faits" : On observe les faits, on dit ce qui s'est réellement passé sans interprétation, ni jugement négatif, ni évaluation, ni critique. On essaye de laisser ses émotions de côté pour cette étape, car une observation réalisée de cette manière favorise l'expression neutre du comportement de l'autre. Cette étape fait donc écho à l'étape O du bonhomme OBSD.

- E pour "émotions" : On décrit nos émotions (tristesse, peur, joie, colère...), ce que l'on ressent par rapport à la situation. Cette étape fait donc clairement écho à l'étape "S" du bonhomme OBSD.

-TE pour "terrain d'entente" : Chacun a pu donner sa version des faits et dire lesémotions qu'il ressent par rapport à cela. Il est maintenant tant de trouver un terrain d'entente en proposant une demande (étape "D" du bonhomme OBSD) qui correspond aux besoins de chacun (étape "B" du bonhomme OBSD). 

Que ce soit entre les 2 parties du conflit, avec un médiateur ou ensemble lors d'un conseil de classe, le dispositif FETE est simple de compréhension et d'utilisation, c'est pour cela que je compte l'utiliser dans ma carrière, en gardant en tête les principes de la communication non-violente et le bonhomme OBSD.

Mes rituels "émotions"

Dans l'optique de comprendre et contrôler mes émotions, je souhaite dans ma carrière (comme je l'ai fait dans certains stages) mettre en place un rituel sur les émotions afin que chacun puisse réfléchir à l'émotion qu'il ressent en début de journée et la raison derrière celle-ci.

Avant de réaliser le rituel, je vous conseille de lire aux enfants les livres "La couleur des émotions" et "Le monstre des couleurs va à l'école" (écrits par Anna Llenas aux éditions Quatre Fleuves) dans lequel un gentil monstre très attachant change de couleurs en fonction de ses émotions:

- jaune = joie

- rouge = colère

- bleu = tristesse

- noir = peur

- vert  = serein

- rose = amour

 Le premier livre permet de découvrir les émotions tandis que le second donne des exemples de situations scolaires faisant ressentir chaque émotion.

Voici les étapes du rituel :

1)  Chaque enfant, quand il rentre en classe, prend un pompon qui correspond à la couleur de son émotion. Quand chaque enfant est assis, je les invite un par un (ou groupe par groupe si la classe est calme) à venir poser leur pompon dans le flacon de la bonne couleur, chaque flacon étant posé dan le coin inférieur droit du tableau .

2) Je ferme les flacons et décris l'ambiance de la classe: il y a autant de boules jaunes, autant de rouges, autant de bleues... La classe se sent donc plutôt...

3) Je demande si certains enfants veulent citer leurs émotions et dire pourquoi ils se sentent comme cela. J'essaye que ce ne soit pas toujours les mêmes enfants qui parlent afin que tout le monde trouve sa place (besoin d'appartenance). Parfois, je demande (gentiment) à un élève en particulier d'essayer de partager son émotion.

4) Je rappelle que je suis là pour parler même lors d'une récréation si un enfant a besoin de se confier par rapport à une émotion.

5) Tout au long de la journée, je garde en tête le partage fait ainsi que les élèves qui ont mis leur émotion dans le flacon "tristesse", "colère", ou "peur" afin de respecter leurs émotions et leur humeur du jour pour qu'ils se sentent bien dans la classe (besoin de sécurité).

J'ai utilisé les pompons de couleur et les flacons du jeu "Je découvre les émotions : 10 activités autour des émotions" d'Anna Llenas (qui a écrit les livres) mais il est facilement possible de recréer des flacons/bocaux et de trouver des pompons de couleur pour faire le rituel. J'ai personnellement acheté le jeu car, comme l'indique son titre et le dos de la boîte, il propose diverses autres activités autour des émotions que j'aimerais bien tester dans ma future carrière.

Pour les plus grands : l'émoji du jour

Inspiré du rituel « humeur du jour » expérimenté avec monsieur Conniasselle à chaque début de cours de MFP (Maître de formation pratique) , ce rituel se pratiquait au début de chaque journée de mon stage P5 :

1. En rentrant en classe, les élèves choisissent sur la table de matériel un émoji parmi tous ceux disponibles.
2. Ils mettent ensuite l'émoji choisi dans une tirelire.
3. Je choisis 5 émojis en ouvrant la tirelire, en essayant de choisir des émojis traduisant différentes émotions (colère – joie – tristesse- peur – dégoût …)
4. Pour chaque émoji, je demande qui l'a mis dans la tirelire et pourquoi (en quoi l'émoji reflète son humeur du jour).