Résolution de problèmes complexes et autonomie


Un de nos rôles principaux en tant qu'enseignant dans le fondamental est de rendre l'élève le plus autonome possible, afin qu'il puisse se débrouiller face aux différentes situations de la vie dans le futur. Cela se traduit notamment par le fait qu'il sache résoudre des problèmes complexes grâce aux différentes compétences qu'il aura acquises (disciplinaires et transversales).

Avec cet objectif en tête, je vous présente le projet interdisciplinaire (pédagogie par projet) que j'ai mis en place afin de permettre à l'élève de développer plusieurs compétences transversales et disciplinaires.

Je vous présente également mes plans de travail et centres d'autonomie, ceux-ci permettant à l'élève de travailler en autonomie et de se débrouiller seul face à la tâche.

Pédagogie par projet

Comme dit dans l'introduction de cette rubrique, dans l'objectif de permettre à l'élève de résoudre des problèmes complexes grâce à ses diverses compétences (disciplinaires et transversales), je trouve la pédagogie par projet très intéressante. Elle permet à l'élève de se développer (autonomie, volonté, esprit critique...) à travers un projet qui lui donne envie d'apprendre, qui fait sens chez lui et qui lui permet de prendre sa place dans le groupe (besoin d'appartenance) Elle lui permet aussi de participer à l'accomplissement de la tâche, à travers ses compétences (besoin d'estime) mais aussi en se dépassant (besoin d'accomplissement) et en testant les domaines qui lui correspondent moins.

Voici les étapes de mon projet mené en classe de P2 (en BAC 2) qui mêle français, mathématiques, sciences et art ainsi que différentes compétences transversales (autonomie, socialisation, planification...) tout en faisant de la ludopédagogie :


" Créons 3 jeux de société"

1. Sensibiliser et projeter

Le stage se déroulant en novembre, proche des fêtes de fin d'année, j'ai proposé aux élèves de réaliser eux-mêmes leur propre "cadeau de Saint-Nicolas" de la classe. Le mieux serait un cadeau qui nous permette de nous amuser tous ensemble: un jeu de société. En plus, cnous pourrions le montrer et y jouer avec une autre classe (nous avons choisi les P1).

L'intitulé du projet était donc décidé :« Créons 3 jeux de société en se basant sur nos jeux préférés afin d'avoir un souvenir et de le présenter aux P1 ».

Pour que le projet leur plaise et que ce soit "leur projet" et pas le mien, il fallait qu'il corresponde à leurs goûts. J'ai donc proposé une liste de jeux de société pour qu'on puisse réaliser ceux qui plaisent le plus.

Pour ne pas me lancer à l'aveugle, j'ai noté sur cette liste des jeux qui avaient tous un intérêt pédagogiques et qui pourraient être mis en lien avec des apprentissages et des compétences disciplinaires.

2. Planifier

Dès lors que nous avions les jeux, il était essentiel de connaître les étapes par lesquelles passer pour réaliser les jeux de société. Nous avons listé celles-ci et les avons placées dans l'horaire.

 En plus des étiquettes rouges correspondant aux moments totalement dédiés à la préparation de jeux (matériel, boîtes, test des jeux), j'ai aussi précisé que certains de nos apprentissages allaient nous permettre de concevoir les jeux: par exemple le tableau de 100 (pas dans l'horaire car déjà appris) qui permettrait de réaliser le jeu de l'Oie (renommé "jeu des serpents et des échelles"); le nombre 24 de créer les 24 personnages du "Qui-est-ce"; l'apprentissage de la manière dont on écrit la notice des règles d'un jeu...

3. Réaliser

Nous avons alors réalisé les différentes activités, en suivant notre horaire et en faisant les liens entre apprentissages et conception de jeux. Voici le plan-bulle résumant tout ce que nous avons effectué, avec les activités de structuration (apprentissage) en vert et les activités fonctionnelles (mettre du sens à travers une situation de vie réelle) en bleu.

Je joins également sous cette rubrique la préparation de l'activité pour ceux intéressés par davantage de détails.

4. Evaluer

A la fin du stage, j'ai pris un moment pour regrouper les élèves en cercle et poser des questions sur leur ressenti, leur satisfaction face au travail. 

D'une part avec des questions retraçant notre parcours :

  • « Quelqu'un peut-il me réexpliquer ce qui a dû être fait pour créer nos jeux ? » (les élèves expliquent étapes et se réfèrent à l'horaire)
  • « Et qu'avons-nous appris pour cela ? » (les élèves citent les activités de structuration)
  • « Et qui a créé tout ça ? les boîtes, le matériel ? » (les élèves répondent « nous ») 

D'autre part avec des questions où ils pouvaient répondre en donnant leur avis :

  • « On va faire un tour de table pour voir ce que vous avez préféré. »
  • « Est-ce que les jeux sont réussis ? »
  • « Que pourrait-on améliorer ? »
  • Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ? Quelque chose vous a énervé, ennuyé… ?
  • « Ça vous donne envie d'en refaire ? »

5. Analyse personnelle

Je suis très content du projet final. Les élèves ont pris du plaisir tout au long du projet et étaient satisfaits du résultat final. Ma maître d stage ainsi que les P1 à qui nous avons montré les jeux étaient aussi satisfaits.

De plus, les élèves ont bien pris conscience que sans certains apprentissages, ce projet aurait été impossible. Ils ont donc vu l'importance de l'école (souvent décriée).

Enfin, je remarque que ce projet, en plus d'être pluridisciplinaire, montre encore une fois les possibilités de faire de la ludopédagogie en classe et m'encourage à en refaire, via des jeux tout faits, que je créerais ou, comme ici, créés par les élèves.

Etant donné que c'était mon premier projet, il y a bien sûr plusieurs éléments à améliorer (que je note dans ma préparation ci-jointe) mais en général, je suis très content de ce qui a été produit.

Dans ma future pratique professionnelle, je suis persuadé que j'en referai, poussé par son intérêt ludique, engageant, pluridisciplinaire... J'espère pouvoir réaliser des projets de plus longue durée et/ou en coopération avec d'autres classes.

Je constate surtout que ce serait intéressant d'en faire en coenseignement (dont je parle dans la rubrique "Travail en équipe", ce qui permettrait de gérer plus facilement la multitude de tâches à mener. En effet, le projet demande de grandes ressources au niveau du temps, de l'énergie, de la planification pour que tout s'imbrique parfaitement... Le coenseignement tel que je l'ai vécu permet d'alléger cela et d'avoir quelqu'un avec qui partager l'avancement Il permet aussi de garder tout au long de celui-ci une bonne santé physique et mentale (liée aux différents besoins de la pyramide de Maslow).

Plans de travail

Depuis le début de ma BAC 2, je mets en place à chaque stage un plan de travail qui permet à l'élève de travailler en autonomie en effectuant les ateliers listés. Ces plans de travail étaient individualisés en fonction de chaque élève.

J'ai dès mon premier plan de travail adopté le plan de travail en 3 colonnes: je dois, je peux, pour le plaisir. J'aime beaucoup ce système car cela me permet de noter dans la colonne "je dois" les numéros des ateliers qui correspondent aux difficultés de l'élève, dans "je peux" des ateliers de dépassement ou des ateliers moins urgent (par rapport au profil de l'élève) mais par lesquels il était intéressant de passer. Enfin, dans la colonne "pour le plaisir", il s'agissait principalement d'ateliers pour le plaisir, toujours adaptés au profil de l'élève mais avec une dimension ludique et/ou artistique bien plus grande. Il pouvait donc s'agir de jeux à faire à plusieurs ou de dessins codés en lien avec les apprentissages. Les deux premières colonnes contenaient plutôt des ateliers de manipulation (découpage, collage, étiquettes à classer) ou des énigmes (de logique).


 En BAC 2 j'ai fait des groupes d'élèves (difficultés en math, difficultés en français, pas de difficulté) car les stages de 2 semaines étaient selon moi trop courts pour avoir vraiment le temps de repérer des difficultés spécifiques et d'individualiser. Cependant, grâce aux discussions avec les maîtres de stage, je pouvais définir des profils types d'élèves selon leurs difficultés habituelles.  

 En BAC 3, avec la découverte des centres d'autonomie et le fait que les stages duraient trois semaines, j'ai essayé de vraiment individualiser chaque plan de travail dans le but d'avoir une grille d'observation des élèves détaillée et de pouvoir lister les ateliers sur le plan de travail en fonction de cela. Je pouvais par exemple donner des ateliers plus complexes dans la colonne "je peux" aux élèves ayant des facilités dans les domaines des ateliers notés (exemple : faciliter pour l'imparfait, le calcul écrit, ...), ou noter des ateliers rappelant les bases pour les élèves ayant des difficultés dans ces domaines.

A chaque stage, les ateliers étaient répartis dans des boîtes correspondant à chaque discipline (boîte des ateliers de math, boîte des ateliers de français...) et je notais la couleur de la boîte ainsi que le numéro de l'atelier. En P1 c'était légèrement différent, car chaque boîte était liée à une de mes mascottes de Winnie l'Ourson (chaque personnage correspondant à une discipline, comme je le dis dans le premier article de la rubrique "pensée innovante"). Je collais donc une étiquette du personnage concerné.

Voici donc les photos des modèles vierges de mes plans de travail de BAC 3 (que je trouve plus aboutis).

© 2025 Crêvecoeur Guillaume, BAC 3 Normale primaire Hénallux Champion
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