Agilité et adaptabilité
Le stage qui m'a permis d'approfondir le pluscela est le stage dans le degré supérieur, pour lequel j'ai fait passer plusieurs tests (talents multiples, VAK et centres d'intérêts) de manière variée aux enfants afin de découvrir leur profil. Je présenterai donc, dans cette rubrique, le déroulement de chacune de ces activités.
Découvrir le profil de chaque élève
Voici chaque activité que j'ai mise en place lors de mon stage semi-actif (en amont du stage actif) au degré supérieur afin de découvrir le profil de chaque élève. Grâce à ces 3 activités, il est possible de remplir en grande partie le mind-map ci-dessous "forces des élèves" (partagé par notre pédagogue de BAC 3) qui permet d'adapter ses activités au profil de l'élève.
1) Les talents multiples
!! A ce moment là, conformément à mon cours de psychologies des apprentissages de BAC 1, j'appelais encore cela les intelligences multiples, mais notre pédagogue de BAC 3 nous a bien montré (sources à l'appui) qu'il s'agissait d'un neuromythe et qu'on pouvait donc parler de talents multiples (ex : avoir un talent pour la musique) mais pas d'intelligences multiples !!
Lors de la première journée de stage, j'ai proposé le test des talents
multiples de manière ludique.

J'ai préparé 8 îlots, et sur chaque îlot il y avait une bandelette de chaque couleur. Chaque couleur correspondait à un des huit talents, mais les élèves ne le savaient pas.
Ils avaient chaque fois 2 minutes et 30 secondes pour lire
les 8 bandelettes (par groupe de trois) et écrire, sur leur feuille de route,
lesquelles leur correspondaient ou non (ex: je lis régulièrement des livres sans images). Ils écrivaient OUI ou NON dans la bonne
case du tableau, sur leur feuille de route.

C'était une activité très dynamique et les élèves étaient vraiment engagés tout au long de la période.
Après cela, ceux-ci ont compté le nombre de OUI qu'ils avaient obtenus pour chaque couleur. J'ai alors lancé une petite vidéo sur les Octofuns expliquant brièvement chaque talent.
https://www.youtube.com/watch?v=Bbge1VGzyUo
J'ai ensuite répertorié les types de talents qui revenaient le plus (sur la feuille que je joins en annexe provenant du cours de psychologie des apprentissages) afin d'adapter mon apprentissage en conséquence.
Pour le bodyfun nous sommes allés quelques fois à l'extérieur : pour une activité de musique, pour produire un cercle géant (activité le cercle et le disque). Je les faisais aussi beaucoup bouger au sein de la classe, notamment pour les périodes d'autogestion.
Ils devaient aussi bouger pour aller à un autre îlot lorsqu'ils avaient fini certaines activités en avance, afin de faire de la manipulation notamment.


C'est un test que j'ai pu effectué moi-même en tant qu'élève mais que j'ai trouvé un petit peu long pour des enfants de primaire, et certaines questions étaient assez complexes.
Dans ma future pratique, j'éliminerai les questions plus complexes et je tenterai, à l'instar de ce que j'ai fait pour mon test sur les talents multiples, de le rendre plus ludique quand je le mettrai en place.
3) Intérêts et affinités
Afin de savoir ce que les élèves aiment et intégrer ces choix dans mes activités, énoncés d'exercices, styles de jeux que je crée... j'aime beaucoup effectuer des activités dérivées du portrait chinois, celles-ci permettant d'explorer un vaste panel de domaines.
Pour cette activité, à la place du classique "si j'étais ..." du portrait chinois, j'ai noté comme titre "S'il n'y avait aucune règle à l'école alors...". Cela renversait un peu les règles et les élèves pouvaient rentrer plus facilement dans leur imaginaire, en s'imaginant faire ce qu'ils notaient sans que personne ne leur disent qu'ils ne peuvent pas. Bien sûr, comme je le montre dans l'activité illustrée ci-dessous, on ne parle pas de délits mais d'actions que l'on ne fait pas à l'école (ex: chanter à voix haute).

Les élèves ont beaucoup apprécié cette activité et étaient contents, par après, lorsque je faisais référence à leurs hobbies dans mes exercices.
Dans ma carrière, je compte donc encore utiliser ce principe du portrait chinois afin de connaître les centres d'intérêt de mes élèves et d'adapter mes activités en fonction.
Je suis persuadé qu'intégrer les centres d'intérêt des élèves à mes activités est une bonne idée. Cela l'engage encore davantage dans l'apprentissage et répond notamment à son besoin d'appartenance. Il voit que l'on s'intéresse à lui, qu'il est écouté dans le groupe.
Les synthèses différenciées
Toujours dans la logique de s'adapter le plus possible au profil de l'élève, au cycle supérieur (P5-P6), je permettais aux élèves de choisir le type de forme de synthèses (tableau, mind-map, texte, post-its) qu'ils préféraient.
Ces synthèses s'inscrivent dans la méthodologie des synthèses constructivistes, qui permet à l'enfant de réaliser soi-même sa synthèse (besoin d'accomplissement) à partir de ce qu'il a retenu et de la confrontation avec ses pairs. Nous sommes donc à fond dans l'auto-socio-constructivisme comme je le prône. De plus, cela permet à l'enfant de s'entraîner à préparer ses propres synthèses, comme il le fera dans ses futures études (j'ai d'ailleurs hésité à mettre cet article dans "autonomie". J'aurais personnellement beaucoup aimé être préparé à cela quand je suis arrivé en secondaire et c'est aussi pour cela que je tiens à transmettre cela aux enfants: "Soyez le professeur que vous auriez aimé avoir", comme me l'ont répété plusieurs pédagogues et maîtres de stage et que je répète à mon tour.
Mais bref, voici la méthodologie résumée de la conception d'une synthèse constructiviste, adaptée à ma manière de faire, et comme je compte la mener dans ma future carrière.
1. Rappel de la matière
Afin que les élèves notent ce dont ils se rappellent,
j'utilise deux outils vus en BAC2 en psychologie des apprentissages : la main et
la fleur de réactivation.

La main de la réactivation est utilisée en fin de séance d'apprentissage afin que l'élève note cinq éléments qu'il a appris pendant la leçon. Il peut alors ressortir celle-ci lors du rappel de la leçon suivante.
La fleur de la réactivation est, elle, beaucoup plus dense ; elle est composée de 12 pétales au lieu des 5 doigts de la main de réactivation. La fleur de la réactivation est donc un bon moyen pour aller plus loin que les simples « sous-titres » de la synthèse. Cela a fort motivé les élèves qui fournissaient des efforts pour se souvenir de la matière afin de réussir à remplir complètement leur fleur.
En effet, les élèves qui réussissaient cet « exploit » recevaient mes félicitations et une attention toute particulière. Premièrement ils avaient le droit d'écrire sur la synthèse commune réalisée juste après. En plus de cela, ils étaient nommés porte-parole de leur groupe lors de la présentation des affiches.
2. Synthèse par groupe et mise en commun
Après avoir consacré quelques minutes pour se rappeler de la matière, les élèves pouvaient, quand je le disais, réaliserune synthèse commune. L'élève ayant la fleur la plus remplie était le scribe et le porte-parole. Bien sûr, lors de la mise en commun, cela ne devait pas démotiver les autres membres du groupe, j'ai donc mis en place un petit « concours » de la meilleure synthèse, le groupe était donc en totale coopération lors de cette étape.
Lors de la mise en commun je relevais d'abord les « sous-titres » que j'inscrivais sous forme de colonne au tableau (comme cela a été fait en psychologie des apprentissages) et, par la suite, je demandais ce qu'il y avait à dire sur chaque point en regardant les affiches. S'il manquait une information, je donnais un indice (ex : rappeler l'atelier/ le défi qui a fait découvrir cette notion) pour le retrouver.
3. Réalisation du second jet et correction
A partir des informations au tableau, les élèves réalisaient leurs synthèses sous la forme souhaitée parmi celles qu'ils connaissaient et celles que j'ai montrées (mind-map, tableau, texte, post-its,…) . Ceux qui le voulaient recevaient un canevas de synthèse pour s'aider.

Cependant, ils étaient de moins en moins nombreux à prendre le canevas car ils devenaient « jaloux » de la beauté des mind-maps/ synthèses post-its (sous forme de nuages souvent)/ textes (avec sous-titres surlignés, exemples dans une autre couleur…) émanant de la créativité de certains. En faisant leurs synthèses à partir de zéro, cela répondait d'autant plus à leurs besoins d'estime et d'accomplissement.
Au fil du stage, les synthèses étaient de plus en plus belles. Elles prenaient, certes, plus longtemps à réaliser car chacun voulait une œuvre d'art. J'interdisais bien sûr les dessins inutiles et le coloriage mais leur manière de disposer les éléments de manière harmonieuse et leur façon originale de mettre en évidence les points importants (ex : un panneau attention à la place de simples « !! ») rendaient certaines synthèses magnifiques.
C'était donc un réel plaisir de corriger celles-ci car le talent caché de certains enfants était ainsi révélé, ce qui permettait en plus, parfois, de changer la vision que l'on a d'eux en constatant une telle application sur les synthèses.
C'est pour toutes ces raisons que je prendrai plaisir à réutiliser cette méthode lors de ma future carrière si j'enseigne au cycle 4.